30 juillet 2005 à 21:58

Haîne

Vous me faîtes mal. Vous me plongez dans une solitude qui engendre la frustration. Hier, j'étais chez l'un d'entre vous, la connaissance qui aime bien m'appeller un ami quand ça fait son affaire. Hier ça faisait son affaire, alors je me suis retrouvé avec vous, dans un petit party qu'il avait organisé.

Par vos conversations, par vos gestes et paroles, vous m'avez confirmé toute l'exclusion que vous m'avez fait subir ces derniers mois. Vous que j'ai autrefois appellé amis, vous en qui j'avais confiance.

Je n'ai pas dit un mot. À l'intérieur, j'enrageais face à votre arrogance, volontaire ou non, alors j'ai fermé ma gueule.

Mais malgré toute cette douleur, malgré toute cette frustration, je n'arrive pas à vous haïr. Vous prenez vos décisions comme je les prends. Vous faîtes de votre mieux pour vous en sortir, pour être heureux. Même si vous n'écrivez pas, mais si vous ne me parlez pas, je sais que, tout comme moi, vous avez vos peurs, vos angoisses, vos rêves et vos malheurs. Je sais que même si vous le cachez, au fond, vous avez une vulnérabilité humaine. Tout comme moi.

Je n'arrive pas à vous haïr, parce qu'au fond, je vous comprends.
Un billet signé Nicolas

28 juillet 2005 à 21:38

Pourquoi pas?

J'ai le goût de quitter mon emploi pour me lancer dans l'écriture d'un roman. J'ai le goût de laisser faire mon DEC en informatique et de me consacrer uniquement à essayer de trouver une façon de vivre de mes mots. J'ai le goût de l'essayer, juste pour le fun.
Un billet signé Nicolas

26 juillet 2005 à 20:56

Le bûcheron

- Il y a très très longtemps, dans un pays très très très lointain...
- C'est quoi le nom du pays?
- Le nord canadien. Je poursuis. ... dans un pays très lointain, un homme qui s'était perdu dans une forêt.
- Pourquoi il s'était perdu?
- Parce qu'il cherchait le bonheur, sûrement.
- Et pourquoi il le cherchait dans une forêt?
- Probablement parce qu'il n'y rien d'autre dans le nord canadien. Je poursuis. L'homme, un peu apeuré par la nuit qui arrivait, décida de se construire un camp de fortune.
- Pourquoi il avait peur?
- Parce que les hommes ont peur quand ils sont seuls.
- Et pourquoi il était seul?
- Parce qu'il s'était perdu en cherchant le bonheur. Je poursuis. Pour constuire son camp, il décida de couper un arbre. L'homme, qui n'était pas bûcheron...
- Comment ça c'était pas un bûcheron et qu'il était dans le nord canadien?
- Très bonne question. Peut-être un caprice de l'auteur, ou peut-être justement parce qu'il s'était perdu. Je disais... L'homme, qui n'était pas bûcheron, n'avait pas de hache. Il décida donc d'essayer de couper l'arbre avec une pierre tranchante qu'il trouva sur le sol. Au début, l'arbre résistait facilement à ses coups. Mais avec le soleil qui déscendait peu à peu vers la cime des arbres, l'homme paniqua de plus en plus.
- Pourquoi il paniquait?
- Parce qu'il était seul et qu'il commençait à faire sombre. Je poursuis. L'homme se mis à tapocher violemment sur l'arbre. Plus il s'inquiétait et plus il crissait ses coups forts, mais ils les câlissait moins précisément. Il vargeait comme un criss malade. Lorsque la nuit arriva, il n'avait fait pratiquement aucun progrès sur l'osti d'arbre. Alors il entendit les hurlements d'une meute de loup à quelques pas de lui, et il se mit à sacrer sauvagement pour exprimer sa frustration envers ce qu'il lui arrivait.
- Il ne sacrait pas déjà?
- Non, je crois que c'est l'auteur qui sacrait. Je termine. Lorsque la meute de loup le dévora vivant, il cria "Non!" de toutes ses forces. Il le cria tellement fort que ce non résonnerait encore aujourd'hui, quelque part.
- C'est tout?

- Oui. Bonne nuit.
Un billet signé Nicolas

25 juillet 2005 à 23:54

Frustration

Je ne croyais pas réussir, un jour, à formuler ces propos convenablement. Je ne croyais pas réussir à décrire tout ce sentiment qui m’habite souvent, qui me hante si fréquemment.

Ça m’arrive pratiquement n’importe quand, sauf quand je suis seul. En fait, ça m’arrive généralement quand je suis avec des gens que je connais, que je connais parfois trop bien. Quand ils parlent, à moi ou à d’autres, gentiment ou pas. Ils me font mal, trop souvent sans le savoir, à chaque fois. Ils détruisent toute mon estime personnelle. Ils me font sentir comme un cas désespéré. Ils me font sombrer une peu plus. Ils m’anéantissent.

Un ami, officiellement un ami, pas vraiment un ami au fond, me raconte sa soirée d’hier. Des collègues parlent entre eux de la nuit qu’ils ont passée entre eux. Une connaissance, qui aime bien m’appeler son ami quand ça fait son affaire, me parle d’un bar qu’il veut que j’essaie. Etc.

J’ai un espèce de réseau de connaissance. Un réseau de connaissances plus ou moins dispersé, rencontrés plus ou moins au hasard, dont plusieurs seraient surpris de la grandeur. Mais ça s’arrête là. C’est juste des connaissances.

On me dit d’aller essayer un bar, ou d’aller voir plus de monde, ou d’aller essayer tel resto. Je le ferais bien. Mais ça ferait tellement looser, aller faire ça tout seul.

Et oui. Dans mon vaste réseau de connaissance, si j’arrive à y compter deux amis, je vais être surpris. C’est pour ça que trop souvent, je me retrouve autour d’une table ou dans le métro ou ailleurs, avec des gens qui parlent de ce qu’ils font, de comment ils profitent de la vie. Et moi, je n’arrive pas à être autre chose qu’une connaissance, parce que j’ai rien à conter, j’ai rien à ajouter. Alors je ferme ma gueule, parce qu’en dedans j’enrage.

C’est un peu pour ça que j’écris.
Un billet signé Nicolas

22 juillet 2005 à 23:45

Fumée

Je cherchais un concept. Je cherchais une idée, pour relever un défi presque personnel. Écrire plus ou moins mille mots, sur le thème de fumée, et ce, avant dimanche. D'habitude, quand j'écris un texte, je joue avec les mots, j'élabore mes idées. Je les mélange, je trouve des synonymes, j'accentue un peu le propos, je le précise. Je fais de longues énumérations, de plus en plus précises, de plus en plus pointues, de plus en plus juste. Et je me relis, et les nouvelles idées naissent, et ça s'écrit tout seul.

Mais il y avait une grosse fumée épaisse dans ma tête. Épaisse comme les décisions du gouvernement Martin, épaisse comme celles de l'autre gouvernement libéral, épaisse comme mes divagations sur la politique, qui m'écartent, m'égarent, me perdent dans le courant de mes idées, courant d'air qui a balayé cette fumée tantôt. Parce que mes idées passent comme l'air, une à une, une après l'autre et parfois l'autre avant l'une, dans le désordre et l'ordre, si ordre il y peut y avoir. Parce que la fumée m'empêchait de voir tout l'ordre qui il y avait à faire avant d'écrire, toutes les choses que j'avais à régler, tout ce que je devais faire pour moi, pour mes pensées, pour la pollution dans ma tête, pour arriver à ce texte, au fond.

Mais toutes mes pensées dérivaient vers elle. Elle qui est une fumeuse, elle qui est supposée venir au spectacle qui m'a amené à écrire ce texte, elle que je devais rappeller après son retour de l'autre bout du monde et avant son départ vers ailleurs. Mais mes idées tournaient en rond, comme un mauvais circuit électronique, comme un court-circuit, un court circuit qui chauffe et qui boucane, comme ma tête qui chauffe et qui boucane aussi. D'où la fumée dans ma tête, le retour à la case départ, une autre façon de dire que je tourne en rond, je ne m'en sors pas.

Je m'étais dit que je l'appelerais après avoir fini ce texte. Une façon de gagner du temps, d'éviter la petite peur de décrocher le téléphone pour parler à une fille à qui je n'ai parlé que quelques fois, de contourner l'incontournable. Tourner en rond pour gagner du temps, tourner autour du pot comme on dit, même si je m'égare, même si la fumée m'empêche de me diriger, même si au fond je sais que la fumée vient du pot. Alors j'écrivais des trucs inutiles, des trucs sans importances, des mots qui veulent dirent la même chose que les précédents, des formules synonymes.

Alors j'ai écrit tout plein de brouillons allant d'à peine commencés à presque terminés, appuyant sans cesse sur les boutons contrôles et N de mon clavier comme un écrivain d'antant qui lançait ses papiers chiffonés à la poubelle essai après essai, comme un écrivain d'antan qui gaspillait du papier. Avant qu'on se conscientise sur la pollution, la gaspillage, la mort des arbres, l'effets de serre causé par la fumée qui tue notre planète, comme la fumée qui tue encore mes idées en me ramenant à la case départ, au même problème, au même texte que je n'arrvais pas à écrire.

Après l'équivalent de la forêt boréale de décimée en brouillons sur mon ordinateur, j'ai décidé de décrocher le téléphone. J'ai composé les six premiers numéros rapidements, comme si je voulais m'en débarrasser, comme quand on arrache un plasteur tout d'un coup parce que lentement ça fait trop mal, comme si je voulais pas trop penser à ce que j'étais en train de faire. Et pour le dernier numéro, j'ai ettouffé un moment. Mon doigt qui tremblait au dessus du chiffre, avec une certaine peur, peur d'un gars qui pourrait avoir l'air cave, peur d'un gars qui pourrait être déçu après cet appel là, peur d'un gars qui typiquement comme moi. Et puis j'ai appuyé, d'un petit geste nerveux, en fermant les yeux et en serrant les dents, comme si je coupais le fil rouge sur une bombe dans un autre navet Hollywoodien à grand budget.

Ça a sonné. Le téléphone n'avait pas explosé. Je respirais toujours. Un peu trop vite à mon goût, mais je respirais. Une voix a répondu.
- Oui allo?
- Oui bonjour, est-ce que Mikka est là?
- Non, désolé. Je peux prendre le message?
- Non, je vais rappeller moi même. Au revoir, et merci.
- Bye.

Ouf. Mon souffle a repris sa vitesse normale. Un souffle maintenant un peu plus calme, un souffle rassuré, content d'avoir essayé. Un souffle puissant, un souffle qui chasse la fumée, un souffle qui libère. Libéré, comme par magie, sans raison logique sauf si on s'appelle Freud probablement, les idées ont débloquées, elles ont arrêtées de tourner en rond. Elles sont arrivées toutes en même temps, toutes plus fleurissantes les unes que les autres. Et j'ai chosi cette idée, celle de vous raconter comment j'en suis arrivé à ce texte, comment l'écriture a créé l'histoire, comment je tourne trop en rond des fois.

C'est terminé, c'est la fin, la dernière ligne, la ligne finale.
Un billet signé Nicolas

18 juillet 2005 à 21:43

Contagion

Il me fait un extrème plaisir de vous annoncer en grande primeur l'arrivée d'un carnetiste qui est à la fois un créateur que j'admire et un ami. Eux, un petit carnet simple qui se veut la description de personnages tout droit sortis de sa vie. Parce qu'un blog, c'est contagieux...
Un billet signé Nicolas

17 juillet 2005 à 19:07

Numéro Un

Je connais un gars, vous le connaissez peut-être, qui m'a fait réaliser certaines choses. Pour taire son identité, je vais l'appeler Numéro Un.

Numéro Un, c'est un drôle de numéro. C'est un gars confiant, sûr de lui, calme. C'est un gars très respecté, aimé et envié de plusieurs, jamais déplacé mais juste assez drôle. Il est orgueilleux comme un homme véritable et têtu comme pas un. Personne ne peut le contredire.

Numéro Un est très intelligent. Au secondaire, il avait toujours de très bonnes notes, au dessus de la moyenne. Quand est venu le temps de s'inscrire au Cégep, il opta pour science nature, dans le but de faire un baccalauréat en Biologie ou Biochimie. Il proclamait ce programme comme idéal, ventant les mérites des cours abstraits. Et nul ne doutait en ses capacités à réussir.

Numéro Un est un intouchable. Il n'est jamais triste ou apeuré, ni non plus atteint de soudaines crises de bonheur. Il est courtois, drôle et distingué en présence de la gente féminine, et il se permet d'être colérique quand il est avec ses chums. En fait, c'est vraiment le numéro un.

Numéro Un a un secret. Une façon propre à lui de procéder pour être toujours calme, en contrôle de soi, parfait. Un concept tout simple qui est la clé de son succès depuis toujours. Numéro Un n'entreprend jamais rien.


Et non, Numéro Un n'a pas besoin de ça. Les gens l'approchent parce qu'il fait bonne impression, et il fait bonne impression parce qu'il est toujours en contrôle de ses moyens. Il n'a pas besoin de faire les premiers pas. Il ne ressent jamais ce petit stress irrationnel qui vient quand on veut plaire.

Aujourd'hui, Numéro Un a 19 ans. Il débuta sa première relation à 17 ans, lorsqu'il commençait le Cégep. Audacieuse avait approché la présence masculine de Numéro Un. Audacieuse n'était pas exactement à son image. C'était une fonceuse, avec de l'énergie et du leadership. Pas nécessairement brillante ou studieuse comme Numéro Un, mais déterminée à réussir. Un jour, elle a foncée, et elle captura Numéro Un.

Je ne peux pas dire qu'elle l'ait charmée, Numéro Un étant trop impassible pour s'avouer touché. La relation s'était créée bizarrement; Audacieuse multipliait les rendez-vous alors que Numéro les acceptait sans jamais rien proposer. Et du jour au lendemain, ils étaient ensemble.

Au début, Audacieuse était folle de lui. Elle racontait à toutes ses copines comme Numéro Un était aimable et respecté. Et Numéro Un, de son côté, restait discret quand à sa relation, se contentant d'exprimer à qui voulait bien l'entendre pourquoi Audacieuse était parfaite.

Trop vite, Numéro Un laissa ses amis de côté pour ne fréquenter qu'Audacieuse et ses copines. Et Audacieuse, croyant que Numéro Un ne voulait que de sa nouvelle vie avec elle, l'attirait toujours un peu plus vers des activités qu'elle aimait.

Malheureusement, Numéro Un restait lui même, incapable de douter. Audacieuse, qui avait toujours donné raison à Numéro Un sur tout, avait besoin de franchir cette dernière barrière infranchissable. Elle arrivait toujours à tout. Et ce petit défaut l'irritait de plus en plus.

Numéro Un suivait Audacieuse dans tout, puisque personne d'autre ne lui proposait quoi que ce soit tellement il avait refusé des offres au profit de celles d'Audacieuse. Mais il avait de la difficulté à suivre sa frénétique compagne et il dû sacrifier du temps d'étude. Alors il échoua ses cours important en science nature. Il changea de programme pour science humaine.

Il dit à tout le monde que de toute façon, les cours de science nature ne traitaient que de chiffres et d'abstraits, et qu'ils étaient totalement inutiles. Lorsqu'on lui demandait ce qu'il voulait faire d'un diplôme de science humaine, il esquivait la question avec un tact et un humour inégalable. Et après il ventait sa dernière soirée avec Audacieuse, en expliquant comment l'école était futile face à l'amour dans la quête du bonheur véritable.

Mais Audacieuse n'était pas satisfaite. Jamais Numéro Un n'acceptait quelconque reproche, et jamais il ne proposait d'activités nouvelles pour effacer cette routine qui s'installait. Et encore pire, il était incapable de comprendre sa frustration, et semblait se complaire dans cette petite vie bien rangée.

Après encore quelque mois de cette vie, Audacieuse éclata de rage et de sanglots. Elle expliqua à Numéro Un qu'elle n'était plus capable d'endurer son calme perpétuel et son invulnérabilité. Elle lui supplia de changer. Numéro Un accepta, mais sans réel engagement, comme pour se débarrasser de la question.

La semaine passée, Audacieuse a quitté Numéro Un. Elle repart à l'aventure, vers une vie qu'elle trouve déjà plus viable. Elle est triste et déçue, mais elle sait qu'elle a prise la bonne décision.

Numéro Un, lui, se dit totalement indifférent à cette nouvelle. Il démontre qu'Audacieuse n'était qu'une conne avec à l'appui telle et telle de ses caractéristique, et qu'il peut très bien vivre sans elle.

Aujourd'hui, Numéro Un ne sait pas ce qu'adviendra de sa vie, et n'ose pas se questionner à ce propos. Il n'entreprend rien et attend patiemment qu'on le sorte de sa situation.
Aujourd'hui, il m'a fait réalisé que je suis heureux de savoir douter, penser. Je suis content d'écrire mes textes et de m'interroger.
Un billet signé Nicolas

14 juillet 2005 à 19:13

Trop mou

Je me relis, et je n'aime pas ce que j'ai écris. Les concepts vont de mauvais à pas trop pire, mais la forme est affreusement molle.

Les impressions sont trop vagues, les noms trops faciles, les verbes trop courants. La structure me semble pauvre et le rythme inconstant.

Je voudrais une écriture solide et robuste. J'aimerais écrire en phrases droites et solides, et j'adorerais baser ces phrases sur du propos pur et profond.

Ce soir, je ne suis pas satisfait de mes efforts, de mon travail, de mes résultats. Demain, on verra.
Un billet signé Nicolas

12 juillet 2005 à 22:56

Hé, pleure pas...

Ce n'est pas ma première fois, j'ai vécu d'autre déception avant. Je commence à être habitué, tu sais. Je ne te dis pas ça pour faire pitié, ni juste pour que tu essuie tes larmes. Je te dis ça parce que je suis un grand garçon maintenant, et que je n'aime pas ça que tu t'en fasse pour moi.

J'ai le coeur brisé, j'en ai pour quelques jours, c'est tout. C'est juste une déception, c'est tout. C'est simple, au fond...

Hé, pleure pas...
Je ne t'en veux pas, et je ne me dis pas que tu es comme les autres. T'es unique, et tu le resteras. Et je ne disparaîtrais pas.

Hé, pleure pas...
Mais pleure quand même un peu, le temps que ça passe.
Un billet signé Nicolas

09 juillet 2005 à 21:00

Collision

Un monde crissement trop petit, c’est tout ce que ça prend pour faire des collisions. Un peu de hasard, un peu de chance et de malchance, et bang.

Un ange. Un ange qui a l’habitude d’aller trop vite, un ange qui vit à cent milles à l’heure. À toute vitesse, pour ressentir le maximum, pour tripper pour vrai.

Un ange qui fait une erreur. Un ange vulnérable, un ange qui commence à souffrir un peu. Un ange qui me paraît trop humaine maintenant.

Un ange qui me rentre dedans. Par ses larmes, par sa beauté maintenant si vraie, par sa douleur qui me touche.

Elle est en pleurs. Ses larmes font couler les miennes. En silence, sa tête contre mon corps, ma main dans ses cheveux, ses yeux mouillés dans mes yeux humides, en silence.

Ça fait mal. Mais c’est trop de responsabilités. Faut que je sois là, faut que je l’aide. Un ange, vulnérable, qui demande de l’aide, du réconfort, de la confiance. Mais c’est trop de responsabilités pour un gars de dix-huit ans. C’en est paternel. C’est trop pour un gars de dix-huit ans.

Je reste dans le silence, j’essaie de me faire le plus compréhensif et calmant possible. Un ange en pleurs, un ange qui a besoin d’un peu de douceur après trop d’années à cent milles à l’heure.

Son retour me rentre dedans comme un dix-huit roues. Tout s’effondre, et moi le premier. Mais je ne peux pas parler, je ne peux pas la blesser. On ne s’attaque pas à un ange, un ange maintenant si calme, un ange avec moi pour un moment.

Un moment.

Je suis encore sous le choc, encore trop magané de m’être fait ramassé par un dix-huit roues. C’est trop pour un gars de dix-huit ans.

Un billet signé Nicolas

06 juillet 2005 à 18:59

C'est simple

Je m'en sors toujours aussi mal. J'ai toujours aussi mal.

Un appel. Une excuse mal formulée par sa soeur. L'évidence qu'elle ne veut pas me parler. Message compris. Adieu.

Je fais de mon mieux. Je m'en sors toujours aussi mal. J'ai mal. C'est simple.
Un billet signé Nicolas

05 juillet 2005 à 21:23

Et si c'était simple

J'ai fini ma crise du non. La vie ne se négocie pas, on dirait. On naît avec des charactéristique, et le but du jeu est d'être heureux. Et c'est probablement le jeu le plus compliqué qu'il y ait sur terre. Ou bien c'est encore moi qui voit les choses trop compliquées.

Et si c'était simple? J'ai fait de mon mieux. Je fais toujours de mon mieux. Je m'en sors mal, mais bon, la vie est peut-être un jeu de hazard. J'ai toujours pris les décision que je croyais les meilleures. C'est pour ça que je les ai prises. Alors ou bien je suis malchanceux, ou bien j'ai pris les mauvaises décisons. Dans les deux cas, je n'aurais pas pu faire mieux.

Alors, je me retrouve devant mon ordinateur, un mardi soir à 21h30. J'écris pour mettre de l'ordre dans mes idées, et ça marche. Tout m'a l'air plus rationnel et plus clair. J'avance. Dans ma tête.

Et puis, qu'est-ce que je fais des ces constations? Je continue à faire de mon mieux. Ou bien j'arrête de faire de mon mieux et je commets des erreurs volontairement.

La question me semble stupide. Je continue à faire de mon mieux. Il n'y a que ça à faire.
Un billet signé Nicolas

04 juillet 2005 à 20:11

Non, je suis en retard

Il est 10h. Je me lève. J'ai dormi longtemps, ça fait du bien. Je fais la fermeture, ce soir, alors je peux dormir. Et me lever tranquillement. Aller me préparer un déjeuner on ne peut plus copieux. Le manger en feuilletant le journal (Pas le journal dans le sens journal de Montréal, non je parle d'un journal...). C'est tranquille, mais ce matin, ça ne me dérange pas trop. Tant mieux.

Et le téléphonne sonne. L'osti. Je réponds. C'est mon boss. L'osti.

- Hé t'es en retard !
- Non, je fais midi à ving-et-une heures aujourd'hui.
- Non, tu fais huit à seize.
- Ooops...
- Ben t'arrives-tu?
- Oui oui, j'arrive. Bye

J'enfile mon uniforme, je place mes cheveux, je pars. Pas le temps de finir de manger mon déjeuner. Non. Je suis en retard.

J'arrive à la job à onze heures. Mon boss est en câlisse, les clients sont en tabarnak et moi je suis en retard. Ça commence fort.

On m'apprend que je dois prendre les responsabilités d'un gars qui vient de tomber en vacances. En plus des miennes. Et que le gars qui vient de tomber en vacances a pris beaucoup de retard avant de tomber en vacances. Et qu'on a une livraison dans trente minutes. Et que ça doit rouler. Et le tout pour le même salaire minimum dont l'entreprise me fait grâce..

À dix-sept heures, je prends enfin mon premier vrai repas de la journée. Il était temps.

Après mon souper, les clients se donnent le mots pour tous arriver en même temps, mais je réussi à tout faire, comme d'habitude. Parce que je suis performant. Mais je suis brûlé.

J'arrive chez nous. Elle devait me rappeller et elle ne l'a pas fait. C'est nul.

Alors j'ai travaillé toute la journée comme un défoncé, je n'ai presque pas mangé, et ma vie reste aussi routinière. J'ai le goût de manger de la viande et des patates avec de la bière, ce soir.

Faque je te dis non , pis j'attends ta meilleure offre.
Un billet signé Nicolas

02 juillet 2005 à 17:53

Non, je soupe

Il est six heures. Je suis devant des saucisses italiennes, une salade de patates et une bière à l'abricot. Rien d'autre. Je suis en tête à tête avec mon souper.

J'ai essayé trois appels aujourd'hui. Trois fois "pas là", trois fois "occupé". Trois fois rien.

Une grosse journée à l'épicerie en plus. Je suis brûlé. Il ne me reste à peine assez de force pour manger et écrire.

Et je me retrouve devant des saucisses italiennes, une salade de patates et un bière à l'abricot. Ma version moderne d'un steak, des patates pis de la labatt 50. De la viande, des légumes pis de l'alcool. Tout seul, sur ma petite table monoplace au centre de la cuisine. En esperant que l'acool me convainque que je suis chanceux d'avoir de quoi manger.

Faque j'te dis non, pis j'attends ta meilleure offre.
Un billet signé Nicolas