Fumée
Je cherchais un concept. Je cherchais une idée, pour relever un défi presque personnel. Écrire plus ou moins mille mots, sur le thème de fumée, et ce, avant dimanche. D'habitude, quand j'écris un texte, je joue avec les mots, j'élabore mes idées. Je les mélange, je trouve des synonymes, j'accentue un peu le propos, je le précise. Je fais de longues énumérations, de plus en plus précises, de plus en plus pointues, de plus en plus juste. Et je me relis, et les nouvelles idées naissent, et ça s'écrit tout seul.
Mais il y avait une grosse fumée épaisse dans ma tête. Épaisse comme les décisions du gouvernement Martin, épaisse comme celles de l'autre gouvernement libéral, épaisse comme mes divagations sur la politique, qui m'écartent, m'égarent, me perdent dans le courant de mes idées, courant d'air qui a balayé cette fumée tantôt. Parce que mes idées passent comme l'air, une à une, une après l'autre et parfois l'autre avant l'une, dans le désordre et l'ordre, si ordre il y peut y avoir. Parce que la fumée m'empêchait de voir tout l'ordre qui il y avait à faire avant d'écrire, toutes les choses que j'avais à régler, tout ce que je devais faire pour moi, pour mes pensées, pour la pollution dans ma tête, pour arriver à ce texte, au fond.
Mais toutes mes pensées dérivaient vers elle. Elle qui est une fumeuse, elle qui est supposée venir au spectacle qui m'a amené à écrire ce texte, elle que je devais rappeller après son retour de l'autre bout du monde et avant son départ vers ailleurs. Mais mes idées tournaient en rond, comme un mauvais circuit électronique, comme un court-circuit, un court circuit qui chauffe et qui boucane, comme ma tête qui chauffe et qui boucane aussi. D'où la fumée dans ma tête, le retour à la case départ, une autre façon de dire que je tourne en rond, je ne m'en sors pas.
Je m'étais dit que je l'appelerais après avoir fini ce texte. Une façon de gagner du temps, d'éviter la petite peur de décrocher le téléphone pour parler à une fille à qui je n'ai parlé que quelques fois, de contourner l'incontournable. Tourner en rond pour gagner du temps, tourner autour du pot comme on dit, même si je m'égare, même si la fumée m'empêche de me diriger, même si au fond je sais que la fumée vient du pot. Alors j'écrivais des trucs inutiles, des trucs sans importances, des mots qui veulent dirent la même chose que les précédents, des formules synonymes.
Alors j'ai écrit tout plein de brouillons allant d'à peine commencés à presque terminés, appuyant sans cesse sur les boutons contrôles et N de mon clavier comme un écrivain d'antant qui lançait ses papiers chiffonés à la poubelle essai après essai, comme un écrivain d'antan qui gaspillait du papier. Avant qu'on se conscientise sur la pollution, la gaspillage, la mort des arbres, l'effets de serre causé par la fumée qui tue notre planète, comme la fumée qui tue encore mes idées en me ramenant à la case départ, au même problème, au même texte que je n'arrvais pas à écrire.
Après l'équivalent de la forêt boréale de décimée en brouillons sur mon ordinateur, j'ai décidé de décrocher le téléphone. J'ai composé les six premiers numéros rapidements, comme si je voulais m'en débarrasser, comme quand on arrache un plasteur tout d'un coup parce que lentement ça fait trop mal, comme si je voulais pas trop penser à ce que j'étais en train de faire. Et pour le dernier numéro, j'ai ettouffé un moment. Mon doigt qui tremblait au dessus du chiffre, avec une certaine peur, peur d'un gars qui pourrait avoir l'air cave, peur d'un gars qui pourrait être déçu après cet appel là, peur d'un gars qui typiquement comme moi. Et puis j'ai appuyé, d'un petit geste nerveux, en fermant les yeux et en serrant les dents, comme si je coupais le fil rouge sur une bombe dans un autre navet Hollywoodien à grand budget.
Ça a sonné. Le téléphone n'avait pas explosé. Je respirais toujours. Un peu trop vite à mon goût, mais je respirais. Une voix a répondu.
- Oui allo?
- Oui bonjour, est-ce que Mikka est là?
- Non, désolé. Je peux prendre le message?
- Non, je vais rappeller moi même. Au revoir, et merci.
- Bye.
Ouf. Mon souffle a repris sa vitesse normale. Un souffle maintenant un peu plus calme, un souffle rassuré, content d'avoir essayé. Un souffle puissant, un souffle qui chasse la fumée, un souffle qui libère. Libéré, comme par magie, sans raison logique sauf si on s'appelle Freud probablement, les idées ont débloquées, elles ont arrêtées de tourner en rond. Elles sont arrivées toutes en même temps, toutes plus fleurissantes les unes que les autres. Et j'ai chosi cette idée, celle de vous raconter comment j'en suis arrivé à ce texte, comment l'écriture a créé l'histoire, comment je tourne trop en rond des fois.
C'est terminé, c'est la fin, la dernière ligne, la ligne finale.
Mais il y avait une grosse fumée épaisse dans ma tête. Épaisse comme les décisions du gouvernement Martin, épaisse comme celles de l'autre gouvernement libéral, épaisse comme mes divagations sur la politique, qui m'écartent, m'égarent, me perdent dans le courant de mes idées, courant d'air qui a balayé cette fumée tantôt. Parce que mes idées passent comme l'air, une à une, une après l'autre et parfois l'autre avant l'une, dans le désordre et l'ordre, si ordre il y peut y avoir. Parce que la fumée m'empêchait de voir tout l'ordre qui il y avait à faire avant d'écrire, toutes les choses que j'avais à régler, tout ce que je devais faire pour moi, pour mes pensées, pour la pollution dans ma tête, pour arriver à ce texte, au fond.
Mais toutes mes pensées dérivaient vers elle. Elle qui est une fumeuse, elle qui est supposée venir au spectacle qui m'a amené à écrire ce texte, elle que je devais rappeller après son retour de l'autre bout du monde et avant son départ vers ailleurs. Mais mes idées tournaient en rond, comme un mauvais circuit électronique, comme un court-circuit, un court circuit qui chauffe et qui boucane, comme ma tête qui chauffe et qui boucane aussi. D'où la fumée dans ma tête, le retour à la case départ, une autre façon de dire que je tourne en rond, je ne m'en sors pas.
Je m'étais dit que je l'appelerais après avoir fini ce texte. Une façon de gagner du temps, d'éviter la petite peur de décrocher le téléphone pour parler à une fille à qui je n'ai parlé que quelques fois, de contourner l'incontournable. Tourner en rond pour gagner du temps, tourner autour du pot comme on dit, même si je m'égare, même si la fumée m'empêche de me diriger, même si au fond je sais que la fumée vient du pot. Alors j'écrivais des trucs inutiles, des trucs sans importances, des mots qui veulent dirent la même chose que les précédents, des formules synonymes.
Alors j'ai écrit tout plein de brouillons allant d'à peine commencés à presque terminés, appuyant sans cesse sur les boutons contrôles et N de mon clavier comme un écrivain d'antant qui lançait ses papiers chiffonés à la poubelle essai après essai, comme un écrivain d'antan qui gaspillait du papier. Avant qu'on se conscientise sur la pollution, la gaspillage, la mort des arbres, l'effets de serre causé par la fumée qui tue notre planète, comme la fumée qui tue encore mes idées en me ramenant à la case départ, au même problème, au même texte que je n'arrvais pas à écrire.
Après l'équivalent de la forêt boréale de décimée en brouillons sur mon ordinateur, j'ai décidé de décrocher le téléphone. J'ai composé les six premiers numéros rapidements, comme si je voulais m'en débarrasser, comme quand on arrache un plasteur tout d'un coup parce que lentement ça fait trop mal, comme si je voulais pas trop penser à ce que j'étais en train de faire. Et pour le dernier numéro, j'ai ettouffé un moment. Mon doigt qui tremblait au dessus du chiffre, avec une certaine peur, peur d'un gars qui pourrait avoir l'air cave, peur d'un gars qui pourrait être déçu après cet appel là, peur d'un gars qui typiquement comme moi. Et puis j'ai appuyé, d'un petit geste nerveux, en fermant les yeux et en serrant les dents, comme si je coupais le fil rouge sur une bombe dans un autre navet Hollywoodien à grand budget.
Ça a sonné. Le téléphone n'avait pas explosé. Je respirais toujours. Un peu trop vite à mon goût, mais je respirais. Une voix a répondu.
- Oui allo?
- Oui bonjour, est-ce que Mikka est là?
- Non, désolé. Je peux prendre le message?
- Non, je vais rappeller moi même. Au revoir, et merci.
- Bye.
Ouf. Mon souffle a repris sa vitesse normale. Un souffle maintenant un peu plus calme, un souffle rassuré, content d'avoir essayé. Un souffle puissant, un souffle qui chasse la fumée, un souffle qui libère. Libéré, comme par magie, sans raison logique sauf si on s'appelle Freud probablement, les idées ont débloquées, elles ont arrêtées de tourner en rond. Elles sont arrivées toutes en même temps, toutes plus fleurissantes les unes que les autres. Et j'ai chosi cette idée, celle de vous raconter comment j'en suis arrivé à ce texte, comment l'écriture a créé l'histoire, comment je tourne trop en rond des fois.
C'est terminé, c'est la fin, la dernière ligne, la ligne finale.
Un billet signé Nicolas
2 manifestation(s):
tres profond, incroyablement boulversant,tu as un vrai don, cest le genre de nouvelle qui devrait passer dimanche aux auteurs du dimanche (quelle coïncidence!?!) je suis un tout nouveau disciple de Nico
Ce n'est pas une coïncidence, je suis un régulier des Auteurs du Dimanche. J'ai décidé de faire l'exercice, simplement.
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