21 mai 2006 à 11:50

Fin

Il y a trois-cent-soixante-cinq jours, j'ouvrais ce carnet.

Comme je l'expliquais dans mon deuxième billet, Sombres Mots est à la base un exercice de style. L'idée était de m'entraîner à écrire dans un style littéraire, celui que vous avez lu ici, et d'arriver à le maintenir. Parce que mon problème en écriture était celui-ci : je n'arrivais pas à maintenir un style, ou une voix narrative, sur plus de cinq mille mots. Et maintenant, je crois que c'est résolu.

Je me sens un peu plus solide quand à mes capacités d'écrire. Avec le temps, mon style s'est dévelloppé, et il est allé dans une direction vraiment innatendue pour moi. Mais je l'aime bien.

Nicolas, de Sombres Mots, a son propre rythme, un type de monologue qui lui est propore. Et j'aime bien.

Et... donc... ce carnet n'a plus de raison d'exister.

C'est sûr, ça me fait un petit quelque chose, de quitter ce blogue. Ça fait un an que, quelques fois par semaine, j'écris, sans trop me poser de question. Ça fait un an que je vous écris, et j'en ai pris l'habitude. Les carnetistes me comprendront : dans chaque petite tranche de vie je vois un billet possible, quand je laisse mes pensées aller elles finissent toujours par arriver ici. Et je vous annonce la fin, ça me fait drôle de casser une habitude.

Bien sûr, je n'arrêterai pas d'écrire. Il reste Deux Fois Une Vie, où je joue Émilie, que j'adore vraiment. Et sinon, j'écrirai pour moi. Et je reviendrai sûrement sur la blogosphère prochainement, avec un nouveau carnet, pour tester un nouveau style.

Pour ceux pour qui ça peut intéresser, je vous laisse une liste de mes textes que je trouve intéressant. Pas un best-of, mais une revue.

Dire merci : Mon premier texte que j'ai trouvé vraiment beau.
Vitesse dans l'obscurité : Pas très bon, mais c'est ma première nouvelle avec une vraie longueur.

Les gars, me semble qu'on est dû : Un must, selon moi.
Le monde est petit : Premier texte où je mets en place "mon petit monde", implicitement.
Le bûcheron : Ce texte me fait toujours sourire.
Célébrez les saveurs : Le texte est ordinaire mais c'est un beau rêve de société.
Portrait : Ah tiens, un texte joyeux sur Sombres Mots.
Instinct : Un début relativement réussi d'une série pas pire.
Monsieur A : Réussi, selon moi, pour un texte à la troisième personne.
Chute : Mon premier texe au Vices et Versa, très réussi. C'est ce texte qui m'a assuré un place sur tous les spectacles subséquents.
Conradiction aériennes : Exerice de style que j'aime bien relire. Un peu trop lourd, par contre.
Explosion (et je n'ai pas de crayon) : Début réussi d'une série somme toute bonne.
Silence : Un bon texte de moi au Vices et Versa.
Date aveugle : Un texte que j'aime beaucoup, et qui part d'un texte de Matthieu Simard.
Confidence : Au vices et versa et excellent selon moi.
Je réfléchissais : Très réussi à mon avis.

Et puis bon, il y en a tout plein d'autres. Je ne couvre qu'une petite partie du carnet avec ces textes. Et pour ceux qui s'ennuieraient du style, je reviendrai au Vices et Versa en automne prochain, les premiers lundi de chaque mois.

Là, ça me fait tout drôle, j'écris les derniers mots de ce carnet. J'ai bien aimé mon expérience ici, merci à tous ceux qui ont laissé des commentaires, c'est grandement apprécié. À une prochaine fois.

Fin
Un billet signé Nicolas

16 mai 2006 à 19:32

Je réfléchissais encore

Je réfléchissais encore, quand c'est arrivé. J'ai compris mes textes.

Je sentais l'échec en moi. Souvent. Je savais que j'échouais à atteindre mes objectifs, et je savais qu'il y avait quelque chose au niveua des relations sociales face à mon sentiment d'échec, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce que je cherchais vraiment. D'ailleurs, ceux qui ont toujours sous-entendu amoureux en arrière du mot échec étaient dans l'erreur. Je n'ai jamais précisé que mes échecs étaient sur ce plan, et c'était volontaire.

Et c'est arrivé, tantôt, j'ai compris. Ce que je cherche, c'est une amitié, vraiment forte, unique, presque inconditionnelle. Je cherche depuis longtemps quelqu'un qui va m'écouter, et avec qui je vais me sentir bien. Je cherche quelqu'un qui va me faire sentir normal, et avec qui le reste n'importera plus. Je cherche, depuis des années, une personne, une seule, qui me comprendra et m'appréciera. Parce qu'à date, c'est toujours soit l'un ou soit l'autre.

Je me suis rendu compte que ça paraissait même sur mes fictions, sur Deux Fois Une Vie c'est sorti un peu malgré moi, dans ce texte. Et c'est bien normal.

Et là, maintenant que j'ai compris, je dois me demander: est-ce une utopie? Telle amitié est-elle possible? Parce que si elle ne l'est pas, il faut que j'arrête de rêver et que j'accepte que la réalité est moins acceuilante que je ne l'imaginais.
Un billet signé Nicolas

15 mai 2006 à 00:12

Je réfléchissais

Ça fait quelque temps que je ne vous ai pas écrit. Un peu plus d'une semaine, je crois. Je vous ai laissé en silence.

Je pensais à ma condition d'homme, à mon petit monde, à mon histoire qui ne fait que commencer. Je pensais à tout ça, en silence, loin de vous.

Je vous écris et qu'est-ce que ça m'apporte? Je vous écris et très souvent vous ne me répondez-pas, je vous écris mais je sais que vous me lisez. Mais au fond qui êtes-vous? Des commentaires, parfois, des statistiques, souvent.

Alors je vous écris, à vous, chers nombres, quand j'en ai le temps. Cette semaine je réfléchissais; je vous ai délaissé.

Un autre été arrive, au bout du compte rien n'a avancé. J'étudie toujours au même collège, je travaille toujours dans la même épicerie. J'ai additionné quelques échecs, j'ai pris quelques bières avec des amis, j'ai lu quelques textes au Vices et Versa.

Au bout du compte c'est du pareil au même, je suis toujours un type un peu trop intello, inclassable. Je reste toujours la connaissance d'un peu tout le monde et l'ami distant d'un peu tout le monde, rien n'y change.

Je réfléchissais en silence, comme ça, et je me disais que vous allez finir par trouver mes textes ennuyants. Je trouve ma propre vie ennuyante, alors sa reproduction littéraire doit être pire. Un peu plus fade. Et, le pire dans tout ça, affiché sur un écran cathodique.

Je réfléchissais en silence, comme ça, à des grandes questions et à des petits détails, à mes problèmes et à mes observations. Et puis bon, j'anticipe...

Je vais rester bloqué ici, mes histoires ne changeront pas. Je vais me répéter, je vais m'ennuyer, et vous aussi. Vous allez partir, d'autre viendront. Et pour vous, rapidement, je n'exiterai plus. Je n'aurai été qu'un symbole, un passage éphémère dans vos vies.

Ce soir, je suis un peu fatigué, calme, et peut-être déprimant, j'en ai conscience. Alors je vous quitte, je dois retourner réfléchir. Si je veux arrêter de tourner en rond, il est inutile que j'agisse simplement pour agir. Je dois penser.
Un billet signé Nicolas

07 mai 2006 à 23:51

La tâche de la définition

Les femmes définissent ceux qu'elles désirent chez les garçons comme des hommes. Et nous, nous ne définissons rien. Je crois que le problème, ou sinon un partie du problème, est là.

La tâche de la définition de ce qu'est un homme nous appartient. Au fond, ce que devrait être un homme est ce qu'on veut être. L'homme est le garçon qui a atteint une maturité dite adulte et qui se sent bien face à lui-même. On ne devient pas un homme pour les autres, on devient un homme pour soi.

L'image de l'homme est forte. Elle représente la confiance et la réussite. Elle nous vient des ainés.
L'image que nos compagnes dans cet humanité se font de l'homme représente la beauté, l'assurance et l'iniative, et d'autres caractéristiques dont j'ignore malheureusement l'existence.

L'homme que nous cherchons à être n'est pas une image mais un état. Oublions la force, l'apparence et l'impression pour un instant. L'homme que nous nous devons de définir, c'est ce que nous voulons accomplir. C'est ce que nous voulons être. Ensuite, les femmes suivront, et ensuite, nos ainés approuverons notre démarche.

Pour l'instant, il faut faire tomber tout le reste, et se demander la place que nous voulons. Il nous faut accepter et entreprendre la tâche de la définition!
Un billet signé Nicolas

05 mai 2006 à 21:02

L'Homme

Suite d'un réflexion classique des X. Destinaires: Hommes de ma génération.

Même si vous ne semblez pas intéressés par ce questionnement sur la condition masculine, je crois que la problématique est aussi existante pour nous que pour les X.

En ce moment, pour nous, rien n'est défini. On nous dit à l'ère des diplomes, où l'emploi s'obtient par l'authentification papier. Et, visiblement, aucun d'entre nous ne veut passer sa vie uniquement dans le domaine d'étude. On considère bien sûr le diplôme, mais on veut toucher à tout, on veut explorer. Contrairement à nos parents boomers, on souhaite une certaine instabilité professionnelle, mais pas nécessairement économique.

On n'accepte sans aucune difficulté la femme comme notre égale. Le stéréotype de la femme "pute" parce qu'elle couche avec plusieurs hommes durant son célibat est tombé.

Maintenant égaux aux femmes, on découvre qu'on n'a pas le pouvoir décisif que les générations précédentes (exception aux X) quand à la formation du couple. L'audace simple et la confiance ne semble plus aussi efficace face aux femmes qu'on nous avait promis. Les femmes de nos vies y sont toutes arrivées par un hazard magnifique, ce n'est plus nous qui les avons trouvés.

On n'accepte maintenant pour la plupart que le couple n'est plus essentiel à notre bonheur, ce poids judéo-chrétien enfin tombé. Pourtant, on le cherche tous. On ne voit plus l'union avec la femme comme essentielle mais comme optimale.

On voudrait tout essayer, proffessionnellememt comme amoureusement, mais cela semble impossible. On a le goût de l'aventure, mais on se sent de plus en plus guidé par la masse. Et on fond, on sait que ce n'est pas ça, un Homme.
Un billet signé Nicolas