30 décembre 2005 à 15:51

Rêves, attentes

J'élimine les attentes.

Petit, je rêvais. Je rêvais du futur. Je rêvais des amis que j'allais avoir, des métiers que j'allais pratiquer. Ces rêves, ils étaient innombrables. Ces rêves, j'y ai cru, je me suis accroché à eux.

Avec le temps, avec l'enfance et l'adolescence, ces rêves se sont modifiés. Ils se sont transformés en attentes, en normes personnelles. Devenus attentes, j'ai détesté ces rêves. J'ai commencé à me faire croire que je valais moins que ce que j'estimais de moi lorsqu'ils ne se réalisaient pas. Mes rêves étaient devenus des attententes, un norme. Des attentes normales. Je me suis dit alors que mes échec signifiaent que j'étais anormal. Que je valais moins que la norme. C'est malsain.

Et puis vint le questionnement sur ma personne. J'ai essayé de découvrir la source de mes attentes. Je me suis dit que les attentes venaient de moi, ou bien des autres. Et puis je me suis dit que si les autres me posaient des attentes, c'est parce que je cherchais leur respect. Et qu'au fond, j'avais, face à moi, en attente, leur respect. Toutes les attentes viennent de moi au fond.

C'est malsain quand même.

Et maintenant, sans les attentes, sans la pression, qu'est-ce que je veux au fond? Qui suis-je, au fond?

Au fond, je veux être heureux. Ça, c'est normal. Et pour y parvenir, il faut juste que j'arrête de m'en faire. Je veux ouvrir mes yeux, profiter et m'amuser du quotidien ou de l'extraordinaire. Je veux saisir chaque opportunité qui se présente. Je veux tout essayer, je veux ne devoir rien à personne ni même à moi-même.

Même quand j'essaierai de plaire, ça doit se faire sans attentes. Ça doit se faire comme un jeu, comme un test ou une expérience tout au plus. Je ne veux plus avoir de compte à rendre, je ne veux plus voir ou imaginer de situations finales.

Dans le présent, il y a encore tout plein de trucs à faire et essayer. Ne reste qu'à retrouver mon innocence et à être heureux.

J'élimine les attentes.
Un billet signé Nicolas

28 décembre 2005 à 23:49

Solide

Plongeons dans ma tête un instant, si vous le voulez bien. Je vous fais le récit de comment et de quoi je me dis quand je réfléchis.

J'aimerais ça avoir une estime personnelle un peu plus solide. Je suis en reconstruction. Reconstation, devrais-dire.

J'aimerais ça que cette fois, l'opinion que je me ferai de moi soit un peu plus solide. Je veux qu'elle résiste aux refus et aux mauvaises passes, je veux qu'elle reste.

Mais comment?

Non, je n'acheterai pas de petits livres sur l'estime de soi. Je lis déjà trop. Mon orgueil ne veut pas. Il faut que je sente que même si je suis seul sur ma voie, je suis sur la bonne voie. Il faut que je crois en mes capacités, il me faut la foi.

Je suis trop rationnel pour toujours aller chercher le bon côté des choses comme on me le prescrit. J'ai une intelligence dite analytique, je suis incapable de percevoir une situation sans chercher à en tirer une conclusion.

Comment bâtir une estime quand chaque échec me fait tirer des conclusions négatives sur ma personne?

Il faut que je fasse des constats. Je me dois de constater des choses qui vont atténuer en comparaison mes échecs. Il faut que je fouille, que je creuse, que je trouve le souvenir, la pensée, l'idée qui me convaincra définitivement que je vaux ce que j'aimerais être, ce que je suis.

Et cette idée, c'est quoi?

Je le sais pas. Je suis bloqué. Je suis bloqué ici, encore, depuis des ans. Je suis bloqué au fond de mon trou, avec une pas trop haute opinion de moi-même et je doute. Je doute de tout, c'est pour ça que je me questionne. Je doute de moi, et c'est pour ça que je doute du reste.
Un billet signé Nicolas

25 décembre 2005 à 22:59

J'aime pas Noël

J'aime pas Noël. On va me dire pessimiste, voir triste. Mais il faut comprendre que je ne déteste pas Noël. Disons seulement que je ne l'apprécie pas.

Par obligation familliale, je dois passer Noël avec mes oncles, mes tantes, mes grands-parents. Et la famille, contrairement aux amis, on ne la choisit pas. Je dois me taper une douzaine de fois le "Ça va bien dans tes études?" alors que la réponse est toujours la même - oui - et que c'est probablement le dernier de mes soucis. Et à la fatidique question "Ça va bien?", il faut que je force un oui, que ce soit vrai ou pas, parce que c'est Noël pour eux.

Et ça empire. Toute la soirée, il faut que je joue mon rôle. Mon rôle de p'tit gars sage qui ne discute pas trop. Parce que cette famille ne pratique qu'une religion - une religion unique qui ne laisse aucune place au doute - et ne cherche à comprendre rien. Les sujets de conversations se limitent au travail et aux études, au goût de la dinde et aux cadeaux des enfants.

Dans cette famille je m'ennuie, mais surtout je ne me reconnais pas. Je me sens mal et j'ai le goût à tout bout de champs de soudainement exprimer mes centaines d'opinions sur leurs conversations bourrées de tabous sous-entendus jusqu'à ce qu'ils me renient. Mais ça ne m'avancerais à rien, tout comme eux qui n'avancent pas. Ils finiraient par dirent qu'ils sont tristes pour moi parce que je ne crois en rien.

C'est pour ça que ce soir c'est Noël et que j'écris quand même. Ce soir, cette soirée où l'on est supposé veiller un peu en retrouvant les gens qu'on aime, je l'aurais passé avec mes amis et amies, à boire et à déconner, avec une bonne dose de franc-parler.

Et d'ici à la réalisation de ce rêve, je n'apprécie pas Noël.
Un billet signé Nicolas

21 décembre 2005 à 22:32

Une mémoire

Il y a des vieux morceaux de papiers pliés en huit. Quelques photos éparpillés. Des vieux textes imprimés. Mes premières ébauches sur ce carnet, afficher à mon écran. Des moments en tête.

Un doux silence règne sur la pièce. Le son de mes doigts sur le claviers remplissent quelques courts instants de vide. Il y a dans ma tête tout plein d'images, de sons. Et surtout des émotions. Du beau. Du beau que je ne vous écrirai pas, du beau qui reste à moi. Du beau qui se trouve dans mes textes si vous savez lire en arrière des lignes.

Le laid, je n'en veux pas. Il reste loin et distant dans mes souvenirs. Il existe mais paraît si banal maintenant. Somme toute, il reste le souvenir d'espoirs, oubliés, aussi éphémères que mes histoires. Des beaux moments dont les suites m'importent peu maintenant. Des beaux moments pour me rappeller que mon estime n'est pas à rebâtir. Mon estime n'est qu'un constat à refaire. Et il faut que je le refasse. Tranquillement.

Pour l'avenir, j'en sais trop rien. Je laisse couler, comme mes doigts sur le clavier, comme les idées dans mon esprit, comme les émotions dans l'abîme ma mémoire.

Je suis épuisé. Je prends une pose, un moment, un instant, pour moi et mon passé. Je prends le temps de m'aimer un peu.
Un billet signé Nicolas

18 décembre 2005 à 23:26

Sens unique

Je suis tanné d'être tout seul. Je suis tanné qu'on m'oublie, je suis tanné de me faire ignorer. Je suis tanné de l'indiférence et de l'incompréhension.

Je suis tanné d'être le gars qu'on respecte mais qu'on aime pas. Je suis tané d'être l'ami de l'ami de tout le monde, d'être celui qu'on est content s'il est de bonne humeur, mais qu'au fond on s'en câlisse ben de si il va ben ou non.

Je suis tanné des filles qui me font mal en me rejettant, mais tranquillement, pour pas "me blesser". Je suis tanné des amis que ne prennent jamais de mes nouvelles, je suis tanné des amis qui me donnent jamais des leurs parce que je ne pourrais pas comprendre. Je suis tanné du manque de franc-parler, de cette société dite gentille qui ne veut pas me brusquer, je suis tanné de ce problème qui ne se règlera pas parce que personne n'ose m'en expliquer la nature en pleine face.

Je suis tanné d'être un inclassable. Je ne supporte plus le fait d'être tellement différent des gens que m'y mêler devient du défi d'acteur. Mon art est la plume, et non pas la guitare et le chant comme tout le monde, et ainsi donc me vient instantanément l'étiquette de nerd, de gars platte. Je suis tanné que les gens ne se donnent pas la peine de comprendre qui je suis réellement.

Je suis tanné de passer deuxième parce que les gens - mes amis, les femmes, les collègues - qui m'entourent n'ont pas besoin de moi. Je suis tanné qu'ils n'aient pas besoin de moi pour être heureux. Et je suis tanné d'avoir besoin d'eux, moi, pour être heureux.

Je suis tanné d'être cynique par réaction et non par conviction, je suis tanné de constater à chacune de mes histoires pourquoi ce carnet s'appelle "Sombres Mots", pourquoi ce titre est à la fois si laid et si juste.

Je suis tanné d'inviter des gens dans mon monde sans être invité dans le leur, je ne suis pas tanné de donner mais je suis tanné de ne pas recevoir. Je suis tanné d'être tout seul, je suis tanné qu'on m'oublie.

Je suis tanné de ne retirer du bonheur que dans ce que j'entreprends et jamais dans ce que j'accomplis. Parce que tout ce que j'accomplis n'est que professionnel, parce que je n'accomplis que des miettes sur le plan personnel. Je suis tanné d'avoir comme seul réconfort le fait d'avoir essayé quand je me plante dans ma vie amoureuse. S'il en est une.

Je suis tanné de toutes ces foutues relations à sens unique.

Je suis tanné d'être tanné. Les gars, si par hazard vous n'avez rien de mieux à faire, moi me semble que je suis .

Pis sinon tant pis, j'écrirai une suite à ce texte.
Un billet signé Nicolas

15 décembre 2005 à 11:41

Monsieur A.

- Aujourd'hui, nous avons un nouveau membre, Monsieur A. Acceuillez-le, groupe.
La douzaine de vestons cravates répondirent en coeur à la demande Josée, la petite dame aux cheveux grisonnants qui animait le groupe.
- Bonjooour Mooonsieeeur Aaaaa!
- Très bien groupe, félicita Josée. Maintenant, Monsieur A., expliquez pourquoi vous êtes venu aux Messieurs Anonymes.

En regardant le sol, d'un air timide, Monsieur A. commença son discourt, sous l'écoute attentive des vestons cravates, qui toutefois ne le regardaient pas dans les yeux :
- Comme vous l'a dit Josée, je m'appelle Monsieur, mais mes employés m'appellent Monsieur A. Moi ça a commencé durant mon enfance. J'étais un fils de bourgeois, et très tôt ma mère s'est mise à me lire des histoires. J'ai donc très vite appris à aimer lire. Et à aimer consommer. Quand je suis arrivé à l'école, je n'avais pas beaucoup d'amis. En fait, je n'en avais pas. J'étais un fils de bourgois intellectuel, c'est pour ça. Alors je lisais des livres. Et, par conséquent, j'achetais des livres. Au début, je lisais de la science fiction et des romans policiers. Mais avec le temps, je m'intéressai aux romans plus poussés. Des fables au début. Puis des essais et des thèses philosophiques. J'ai compris rapidement, par mes livres et mes réflexions, que le bonheur n'est pas dans l'argent ni dans le pouvoir, ni même dans l'amour. J'ai compris qu'il était dans le contact avec autrui et dans l'acceptation de soi-même. Mais je n'avais pas d'amis, alors j'achetais toujours plus de livres. Vers seize ans, pour financer mes lectures, je me suis trouvé un emploi dans une librairie. Je détestai mon patron, un certain Monsieur Audet. Il faisais des avances aux adolescentes qui travaillaient pour lui, et le soir, il cruisait des filles dans des bars en sortant son fric. Et le pire, c'est qu'il se croyait supérieur aux autres, juste parce qu'il était riche.

Monsieur A. arrêta de parler en serrant les dents. Josée reprit parole.
- Monsieur A., ici c'est les Messieurs Anonymes, vous pouvez vous fâcher si vous voulez.
- D'accord.
- Monsieur A., j'ai dit vous fâcher, pas approuver.
- Oui oui, madame.
- Monsieur A., fâchez vous!
- D'accord, d'accord, calmez-vous.
Soudainement, Josée sembla rajeunir de vingt ans :
- Mon osti, pète-là ta coche. Pète-là tout suite sinon j'te fous dehors criss. C'est ça que tu veux tabarnak? Tu veux que je te laisse dehors malheureux pour toujours tabarnak?

Monsieur A. prit deux profonde respiration avec un air un peu maniaque, et il commença à pleureur et crier un monologue confus:
- Pis là, asteur, c'est moi le boss! J'ai pas d'amis, pas de blonde, les seules filles que j'arrive à me pogner c'est mes employées de 17 ans ou des putes qui voient que je suis riche. Je suis un libraire! Je suis un nerd out! Quand je regarde mes employés de 16 ans qui sont plus heureux que moi, je les sacre dehors juste parce qu'ils me font chier! Personne m'aime, je suis un libraire, personne veut d'un libraire, pis je peux rien y faire! Chu tanné tabarnak. Chu rien.

Et puis il s'effondra en pleurs. Josée, redevenue la petite madame conciliante, le félicita :
- Bravo, Monsieur A. Vous voyez, vous avez une personnalité, au fond. Vous êtes acceptés chez les Messieurs Anonymes. Maintenant groupe, nous allons poursuivre la rencontre...
Un billet signé Nicolas

11 décembre 2005 à 18:50

J'aurais eu besoin de parler ce soir

J'aurais eu besoin de parler ce soir. Trop d'émotions, pis pas les bonnes. Les gars sont tous trop occupés. Ils travaillent. Ils ont des examens importants demain. Ils sortent à des endroits plus branchés.

Ce soir, j'aurais eu besoin d'être écouté quelques minutes. Tant pis. Je passe deuxième.

Je me sens atrocement seul.
Un billet signé Nicolas

Retour sur les lieux du crime

Ce soir, je rends les armes, je capitule j'abandonne. Je me rends. J'en peux plus, je suis à bout de souffle. J'ai trop d'émotions pis c'est pas les bonnes. Ce soir, j'écris, parce que les "Il va y en avoir d'autres" ou les "T'as toute la vie devant toi", je suis plus capable de les entendre.

J'ai eu une invitation pour retourner sur les lieux du crime. Pis bon, j'ai un de mes amis qui veut venir, et je me dis pourquoi pas? Et c'est ainsi que j'y étais tantôt.

Je me retrouve là-bas, avec un ami qui a franchement le goût de se faire du fun, et moi qui a un peu le goût de me faire du fun, et pas mal le goût de me saouler lentement au fond d'une taverne sombre dans un recoin sale de la ville. Mais l'option de la taverne sombre ne m'aurait pas avancé à grand chose. Fack j'étais sur les lieux du crime, ce bar où elle m'a invité pour la première fois.

Mon ami est incontrolâble. Ça fait deux minutes qu'on est arrivé, je suis encore en train de me débarasser de mon manteau en imaginant les détails de ma taverne sombre qu'il est déjà sur la piste de danse. Et lui, il sait danser. Ah tiens, on va l'appeller l'HommeQuiSaitDanser.

En me prenant une bière, elle rentre. Criss que le monde est petit.

Je commence à boire ma bière. La plan d'attaque est simple. Allez l'inviter à danser. Recevoir en pleine gueule son refus et peut-être son mépris. Pis après, avoir enfin la conscience tranquille. J'aurai mal, mais la conscience tranquille. J'suis tellement cave...

Je finis de boire ma bière. Elle est déjà sur la piste de danse. J'ai l'air d'un moron, tout seul au bar à taper du pied en regardant la troupe danser. J'ai l'air looser, je me sens looser. Je suis looser. Fack je me dis : "Pourquoi pas?". Pis j'arrive sur la plancher de danse.

Moi je sais pas danser. Mais c'est pas grave, il faut que je fonce. C'est pas en tapant du pied au bar que je vais changer quelque chose à ma vie. C'est pas dans une taverne obscure non plus. Non, c'est ce soir, sur la piste de danse. Et j'y suis.

Et c'est là qu'elle arrive vers moi. Je lui fait mon petit sourire charmeur, celui qui marchait avant. Avant même que j'ai le temps de lui dire quelque chose et de me faire carrément détruire par sa réplique, comme prévu, elle me fait un sourire forcé et va rejoindre un autre gars. Ils jasent deux minutes et quittent ensemble.

Pis là c'est drôle, je me sens encore plus looser. J'ai même pas réussi à me péter la gueule. J'ai même pas réussi à avoir mal comme prévu. Non. Je me suis fait ignorer, et j'ai pas pu aller jusqu'au bout. Et il ne me reste qu'une chose à me dire, c'est que cette fille là c'était une conne, qu'elle était vide. Encore. Parce qu'à chaque fois ça finit comme ça, mais ça ne change absoluement rien. Dans sa vie comme dans celle de bien d'autres avant, je passe deuxième. J'ai l'estime en miette et le courage en morceau, j'ai le goût de disparaître.

Et j'ai dansé.

J'ai dansé, des heures durant, seul. Seul, tout le long, chacunes des osti d'heures j'ai été seul, pas une fille ne s'est même approché de moi, même pas d'un regard. Probablement parce que je sais pas danser. Ou parce que je suis laid. Ou parce que j'ai l'estime en miette. Ou les trois, sûrement.

Quand je me suis tanné, pis que j'avais plus le goût d'écrire quelque chose de down que de passer ma soirée là-bas à "m'amuser", j'ai fait signe à l'HommeQuiSaitDanser que c'était l'heure de partir. Sur le chemin du retour, il m'a exposé avec fierté comment il s'était amusé et les deux numéros de téléphone que de charmantes jeunes femmes lui avait laissé. Il était content.

Et donc, j'écris mon texte down. Constat : J'ai foncé. Je suis retourné sur les lieux du crimes. J'ai dansé. Je me suis péter la gueule encore plus solide que je le planifiais, et dans ma tête il n'y a rien de réglé. Je suis un osti de looser (lire : j'ai l'estime en miette).

Et la prochaine fois, je recommencerai. Mon ami était heureux, juste pour ça, ça a valu la peine. J'ai agis selon mes valeurs, j'ai essayé de nouvelles choses, même si les probabilités étaient contre moi. Pis je me suis péter la gueule. Solide.

Ce soir, je rends les armes. Mais demain, je les reprends, tout simplement parce que je n'ai pas le choix. Et je vous réécrirai sûrement bientôt, quand je me casserai la gueule une fois de plus.

C'est beau la vie.
?
Un billet signé Nicolas

08 décembre 2005 à 18:20

Un peu de cynisme

Je me permets de détester la société dans laquelle on vit. Au nom de la liberté, le système capitaliste prône l'individualisme. Des milliards d'ouvriers s'entêtent à surconsommer pour consommer autant, sinon plus, que le voisin, pour avoir son respect. Le respect va aux gens travaillants, ceux qui font rouler l'économie, car les autres sont des lâches. Deux milliards d'êtres humains se meurent au tiers monde au nom de la liberté des quatres autres. Et pour oublier, on surconsomme de la musique commerciale, des films américains génériques et des produits pour augmenter notre "qualité de vie".

L'isolement s'installe.

L'isolement fait en sorte qu'on ose pas dire en face les problèmes aux gens. L'isolement fait qu'on oublie les deux milliards de tiersmondiens qui se meurent et qui nous amène à être heureux par comparaison. On devrait être heureux par union et non par comparaison.

L'isolement mène au politicly correct. Il ne faut pas dire aux autres des choses qui pourraient les blesser.

C'est pour ça qu'elle a quitté ma vie sans rien dire, c'est pour ça que ce soir j'écris une tentative de cynisme parce qu'au fond je n'ai pas avancé depuis un mois et demi.

Si elle m'avait dit pourquoi elle ne voulait plus me revoir, si elle me l'avait dit de face et directement, peut-être que j'aurais eu une piste de réflexion à propos de ma personne.Mais non.

On vit dans une société individualiste, qui se veut gentille parce qu'on ne veut pas blesser les autres. Utopie appliquée qui mène au malheur par l'absence de communication. Au nom de la liberté.

Ce soir, comme Dyogène, j'allume ma lanterne et je cherche l'Homme.
Un billet signé Nicolas

05 décembre 2005 à 18:28

Désabusé

Il y a quelques minutes, chez moi.

Appareil téléphonique à la main, je compose les 7 chiffres de son numéro que je connais maintenant par coeur. Quelques secondes plus tard, j'ai sa coloc au bout du fil.

En une brève communication, j'apprends qu'elle est sortie dans je ne sais trop quel club branché de la ville.

Fin.

Je me donne le droit d'être désabusé. Et même cynique, tiens...
Un billet signé Nicolas

03 décembre 2005 à 22:51

Désanchanté : dans ma tête

Deux fois. Ça fait deux fois qu'elle annule, et même si ma raison me dit que ses arguments étaient valides, mon coeur en souffre pas mal. Ou c'est peut-être l'inverse...

Deux fois. Mais j'ose encore y croire. J'ose croire qu'elle pensera un peu à moi, demain. J'ose croire que j'aurai ma soirée, et que même si ce n'est pas au point, même si elle est désintéressée et moi désillusionné, j'en sortirai gagnant. Je sortirai grandi.
Ça, c'est le bonheur qui reste.

Deux fois, mais il y a quand même des choses auxquelles je ne crois plus. Un beau moment présent, une complicité, un jeu encore plus enivrant... Ça n'arrivera pas. Ça fait trop de fois qu'on remet la rencontre, et la complicité ne se commande pas. Et ça, c'est l'enchantement qui s'évapore.

Deux fois, et peut-être même trois, qui sait. On verra bien...
Un billet signé Nicolas

01 décembre 2005 à 19:13

Désanchanté

C'était tantôt...

On avait prévu se revoir ce soir. Même concept que la dernière fois, je l'appelle.

(Téléphone qui sonne)
Elle répond:
- Oui allo?
- Bonsoir. Tu vas bien?
- Non. J'ai un mal de tête.
- Oh. C'est bien grave?
- Bien, c'est assez douloureux. Je crois que je préférerais qu'on annule pour ce soir.
- ...
- J'haïs ça. Tu dois me trouver tellement plate.
- Non... Non, je comprends.
- ...
- ...
- On pourrait se reprendre.
- Ça me ferait plaisir. T'as une idée précise?
- Et toi? (sourire dans la voix)
- Dimanche soir, disons? Il y a une petite soirée sur le plateau que j'aime bien...
- Rappelle-moi dimanche.
- Ouais... À dimanche.
- Bye-bye.

...
...
"Pas ce soir, chéri, j'ai mal à la tête"
...
Je me donne le droit d'être désanchanté. Mais toutefois heureux.
Un billet signé Nicolas