11 décembre 2005 à 01:31

Retour sur les lieux du crime

Ce soir, je rends les armes, je capitule j'abandonne. Je me rends. J'en peux plus, je suis à bout de souffle. J'ai trop d'émotions pis c'est pas les bonnes. Ce soir, j'écris, parce que les "Il va y en avoir d'autres" ou les "T'as toute la vie devant toi", je suis plus capable de les entendre.

J'ai eu une invitation pour retourner sur les lieux du crime. Pis bon, j'ai un de mes amis qui veut venir, et je me dis pourquoi pas? Et c'est ainsi que j'y étais tantôt.

Je me retrouve là-bas, avec un ami qui a franchement le goût de se faire du fun, et moi qui a un peu le goût de me faire du fun, et pas mal le goût de me saouler lentement au fond d'une taverne sombre dans un recoin sale de la ville. Mais l'option de la taverne sombre ne m'aurait pas avancé à grand chose. Fack j'étais sur les lieux du crime, ce bar où elle m'a invité pour la première fois.

Mon ami est incontrolâble. Ça fait deux minutes qu'on est arrivé, je suis encore en train de me débarasser de mon manteau en imaginant les détails de ma taverne sombre qu'il est déjà sur la piste de danse. Et lui, il sait danser. Ah tiens, on va l'appeller l'HommeQuiSaitDanser.

En me prenant une bière, elle rentre. Criss que le monde est petit.

Je commence à boire ma bière. La plan d'attaque est simple. Allez l'inviter à danser. Recevoir en pleine gueule son refus et peut-être son mépris. Pis après, avoir enfin la conscience tranquille. J'aurai mal, mais la conscience tranquille. J'suis tellement cave...

Je finis de boire ma bière. Elle est déjà sur la piste de danse. J'ai l'air d'un moron, tout seul au bar à taper du pied en regardant la troupe danser. J'ai l'air looser, je me sens looser. Je suis looser. Fack je me dis : "Pourquoi pas?". Pis j'arrive sur la plancher de danse.

Moi je sais pas danser. Mais c'est pas grave, il faut que je fonce. C'est pas en tapant du pied au bar que je vais changer quelque chose à ma vie. C'est pas dans une taverne obscure non plus. Non, c'est ce soir, sur la piste de danse. Et j'y suis.

Et c'est là qu'elle arrive vers moi. Je lui fait mon petit sourire charmeur, celui qui marchait avant. Avant même que j'ai le temps de lui dire quelque chose et de me faire carrément détruire par sa réplique, comme prévu, elle me fait un sourire forcé et va rejoindre un autre gars. Ils jasent deux minutes et quittent ensemble.

Pis là c'est drôle, je me sens encore plus looser. J'ai même pas réussi à me péter la gueule. J'ai même pas réussi à avoir mal comme prévu. Non. Je me suis fait ignorer, et j'ai pas pu aller jusqu'au bout. Et il ne me reste qu'une chose à me dire, c'est que cette fille là c'était une conne, qu'elle était vide. Encore. Parce qu'à chaque fois ça finit comme ça, mais ça ne change absoluement rien. Dans sa vie comme dans celle de bien d'autres avant, je passe deuxième. J'ai l'estime en miette et le courage en morceau, j'ai le goût de disparaître.

Et j'ai dansé.

J'ai dansé, des heures durant, seul. Seul, tout le long, chacunes des osti d'heures j'ai été seul, pas une fille ne s'est même approché de moi, même pas d'un regard. Probablement parce que je sais pas danser. Ou parce que je suis laid. Ou parce que j'ai l'estime en miette. Ou les trois, sûrement.

Quand je me suis tanné, pis que j'avais plus le goût d'écrire quelque chose de down que de passer ma soirée là-bas à "m'amuser", j'ai fait signe à l'HommeQuiSaitDanser que c'était l'heure de partir. Sur le chemin du retour, il m'a exposé avec fierté comment il s'était amusé et les deux numéros de téléphone que de charmantes jeunes femmes lui avait laissé. Il était content.

Et donc, j'écris mon texte down. Constat : J'ai foncé. Je suis retourné sur les lieux du crimes. J'ai dansé. Je me suis péter la gueule encore plus solide que je le planifiais, et dans ma tête il n'y a rien de réglé. Je suis un osti de looser (lire : j'ai l'estime en miette).

Et la prochaine fois, je recommencerai. Mon ami était heureux, juste pour ça, ça a valu la peine. J'ai agis selon mes valeurs, j'ai essayé de nouvelles choses, même si les probabilités étaient contre moi. Pis je me suis péter la gueule. Solide.

Ce soir, je rends les armes. Mais demain, je les reprends, tout simplement parce que je n'ai pas le choix. Et je vous réécrirai sûrement bientôt, quand je me casserai la gueule une fois de plus.

C'est beau la vie.
?
Un billet signé Nicolas

5 manifestation(s):

Un commentaire de Blogger La Souris (Marie-Ève Landry)...

Leçon numéro 2: «la compétition est forte...»

Entre la dernière fois où tu as été avec elle (ou elle t'a envoyé un message pas subtil, gros comme le bras, avec les lumières qui flashent et les sirènes qui hurlent) et ce soir, il s'est passé quoi... aumoins trois semaines?

En trois semaines, une fille qui sort aumoins deux soirs par semaine doit croiser aumoins 450 nouveaux gars célibataires...

Ça c'est en plus de tous les gars qu'elle connait déjà qui potentiellement lui plaisent et qui auront le guts de faire le move avant toi...

Dans la «cruise», l'expression «Premier arrivé, premier servi» est pas mal vraie. En gros, je ne te dis pas de la scorer le premier soir, mais peut-être que quand une fille te plaît, tu devrais mettre tes pions un peu plus rapidement. Plus tu passes de temps avec elle, plus elle aura de la difficulté à passer à un autre numéro si tu l'intéresses vraiment.

En gros, quand on t'ouvre la porte...met le pied dedans. Parce que sinon, c'est une question de jours avant que quelqu'un d'autre puisse se faufiler.

«Carpe Diem».

4:12 a.m., décembre 11, 2005  
Un commentaire de Blogger GuadZilla...

Hats off.

Bientôt faut qu'on se fasse de bar chez George à Marieville à reluquer le fond de notre âme dans notre fond verre de labatt 50(pcque c'est de la labatt que ça prend pour être obliger de se concentrer sur notre âme et non sur le goût de la bière) On rentrera à pieds, chez nous, pis on s'endormira comme des gros bébé.

10:54 a.m., décembre 11, 2005  
Un commentaire de Blogger Mamathilde...

L'indiférence hein? Ouch, ça fesse. Pour tout le monde. Je crois que tu avais développé des sentiments pour elle tandis qu'elle jouait. C'est plate, c'est pas juste, mais qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse?

T'es laid toi? J'aurais jamais cru. Mais c'est certain que je ne vois de toi que les mots et les émotions qui eux sont tellement sincères que je t'ai toujours imaginé particulièrement mignon. T'es certain que je me suis trompée?

2:13 p.m., décembre 11, 2005  
Un commentaire de Blogger Nicolas...

Je suis laid. Lire : j'ai l'estime de moi-même au plancher.

5:15 p.m., décembre 11, 2005  
Un commentaire de Anonymous Anonyme...

Salut!

Si tu savais, je pense comme toi assez souvent... tu manque de confiance en toi, peut-être, mais je suis certaine, même si je ne te connais pas du tout, que ta sensibilité fait ton charme. On se retrouve beaucoup dans tes écrits, car tu écris si bien. On a le goût de te lire davantage... j'espère que ta peine d'amour s'atténuera bientôt...

Bonne journée.

10:58 a.m., décembre 12, 2005  

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