15 août 2005 à 22:26

La messagère

Bière de riz et de sarasin. L’orge de blé a été remplacé par de le sarrasin, ça en fait une bière sans gluten. Une bière bio. Avec du goût.

Quand je l’ai vu la première fois, j’ai fait « … ». En fait, je suis resté bouche bée. La bouche ouverte, prête à émettre un son, mais il manquait quelque chose. Peut-être le mot exact, peut-être juste du souffle. Mais elle était tout simplement « … ».

C’était juste une belle fille au début. Il n’y avait pas d’amour, j’en étais conscient, c’était purement de l’attirance, c’était purement de l’apparence, c’était purement sexuel. Mais bon, il fallait que je fasse mon mâle. Il fallait que j’aille lui parler, que j’aille la faire rire, pour qu’elle revienne me voir. Mais là encore c’était juste un jeu, juste de l’attirance, juste de l’apparence.

À force de jouer je finis par la connaître. Elle se montre intelligente, douée, sensible, complice. Et le reste commence à avoir moins d’importance. Le travail, les études, les amis, tout le reste au fond, commencent à sembler fade par comparaison. L’important c’est elle. Mais ça ne peut pas être de l’amour. Moi ça, en amour avec elle, une fille juste trop « … » ? Les gens me diraient stupide.

Mais le jeu continue, et elle finit par prendre toute la place. Je me dis que peu importe ce que le travail, les études ou les amis me demandent, elle compte pour plus. Maintenant c’est elle ma vie. Sauf qu’un moment donné, dans une trop belle soirée trop bien arrosée, je lui ai tout dit, et elle m’a répondu qu’elle ne voulait pas s’engager et qu’elle préférait qu’on reste ami.

Après je suis retourné au travail, à l’école, chez les amis, mais tout semblait fade. C’était elle, ma vie. Le reste, ce n’était rien. Et j’ai l’impression de ne plus avancer, de tout faire pour rien. C’était elle.

Alors j’ai mal, en silence, dans mon salon. J’ai une bière dans ma main, la Messagère, c’est une bière de riz et de sarasin. Une bière avec du goût, parce que ma vie en a plus, parce que ma vie est rendue morne et dénuée de sens.

Et j’ai mal, mais pas trop. Je n’ai pas peur, je n’ai pas de grands problèmes non plus. Le travail, les études et les amis vont bien. Sauf que ça n’a plus de sens.

Et pour me consoler ou simplement parce que j’en ai besoin, je me demande si c’était de l’amour. La seule chose dont je suis totalement sur, c’est que ce n’est pas ça l’amour. L’amour, ce n’est pas être assis tout seul dans son salon à se dire que la vie n’a plus de sens. Et au fond, je me dis que logiquement, ça devrait être l’inverse. L’amour, ça devrait être quand tout prend un sens.

Alors je te dis merci, Messagère.
Un billet signé Nicolas

3 manifestation(s):

Un commentaire de Blogger Daniel Rondeau...

Je la connais, cette bière de Saint-Paulin.
Mais l'amour, je connais moins, ou trop bien, je n'ai jamais su. Tant que l'amour se boit plus avec la Messagère qu'avec l'Éphémère...

11:39 p.m., août 16, 2005  
Un commentaire de Blogger Magenta...

"Quand tout prend un sens" lorsque tout se déroule pour le mieux. Mais bien souvent, l'amour déroute, égare et provoque le pire sentiment de solitude imaginable.
Connais-tu la chanson "un poison violent, c'est ça l'amour"?

très juste selon moi..

12:45 a.m., août 17, 2005  
Un commentaire de Anonymous Anonyme...

excellent texte. Ta définition de l'amour, quoique peut-être un peu uthopique, me semble une grande vérité résolue lors d'un moment de pure lucidité.

9:17 a.m., août 18, 2005  

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