Portrait
La fille est assise à deux tables de distance, à la cafétéria. Elle est seule. Je me lève et je vais m'assoir en face d'elle.
J'ai le goût de provoquer des situations inattendues, aujourd'hui.
Elle affiche une expression entre l'interrogation, la surprise et la gêne. Qu'est-ce que je fais, devant elle, moi, un inconnu? À moins qu'elle ne se rapelle pas de moi et qu'elle devrait? Et qu'est-ce que je veux?
Je reste silencieux, en lui souriant. Après un instant, la gêne s'installe. Et l'instant d'après, le malaise. Puis elle parle, enfin.
- Salut.
- Salut.
Avant qu'elle n'ait le temps de décider laquelle de ses questions elle doit me poser en premier, je sors de ma poche une feuille de cartable pliée en quatre et un crayon.
- Je peux prendre ton portrait?
Deuxième malaise. J'adore. Elle ne peut que me répondre oui, par curiosité et par gêne. C'est sûr.
- Ok.
Je le savais. Alors je la regarde et je me mets à écrire.
Et j'arrête d'écrire. Visiblement curieuse, elle formule une question.
- Et alors, ce portrait?
- Le voici, lui dis-je en tendant ma feuille de cartable griffonée de mon écriture manuscrite.
En lisant le texte, elle tente de camoufler le sourire sur son joli visage. En vain...
Avant qu'elle n'ait le temps de commenter, je quitte la table. J'ai un cours.
J'ai le goût de provoquer des situations inattendues, aujourd'hui.
Elle affiche une expression entre l'interrogation, la surprise et la gêne. Qu'est-ce que je fais, devant elle, moi, un inconnu? À moins qu'elle ne se rapelle pas de moi et qu'elle devrait? Et qu'est-ce que je veux?
Je reste silencieux, en lui souriant. Après un instant, la gêne s'installe. Et l'instant d'après, le malaise. Puis elle parle, enfin.
- Salut.
- Salut.
Avant qu'elle n'ait le temps de décider laquelle de ses questions elle doit me poser en premier, je sors de ma poche une feuille de cartable pliée en quatre et un crayon.
- Je peux prendre ton portrait?
Deuxième malaise. J'adore. Elle ne peut que me répondre oui, par curiosité et par gêne. C'est sûr.
- Ok.
Je le savais. Alors je la regarde et je me mets à écrire.
"Tranquille beauté, assise à une modeste table. Elle a les yeux d'un enfant, grands, bleus, magnifiques. Le nez fin d'un reine, les lèvres d'une femme d'Espagne. Les cheveux courts, droits et fous, chaotiques mais précis; ils incarnent la modernité. Son sourire témoigne d'une affirmée féminité, et ses sourcils d'une forte personalité. Sa peau est d'une blancheur exemplaire; elle inspire le calme. Et la légère inclinaison de sa tête - par en avant, vers le regard - fait la preuve d'une volonté sans équivoque.
Elle est d'une splendeur sans époque ni conditions. D'un charme sans rôle ni accessoires, d'une grâce sans contreverses ni opposition. Tranquille beauté, et j'en ai le premier portrait."
Et j'arrête d'écrire. Visiblement curieuse, elle formule une question.
- Et alors, ce portrait?
- Le voici, lui dis-je en tendant ma feuille de cartable griffonée de mon écriture manuscrite.
En lisant le texte, elle tente de camoufler le sourire sur son joli visage. En vain...
Avant qu'elle n'ait le temps de commenter, je quitte la table. J'ai un cours.
Un billet signé Nicolas
3 manifestation(s):
Mignon comme texte! :)
Nic, t'es tout un tombeur!
tu as du certainement faire la journée de cette jolie jeune femme.
c'est très romantique.
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