Le fou
Il y avait à cette époque dans la campagne de St-Jean-sur-Richelieu, un gars qu’on finit par appeller le fou. Pas exactement original ni totalement disjoncté, le fou était un gars absoluement ordinaire.
Le fou avait la réputation d’être sociable et aimé. En amitié il était facile ; il était gentil avec tout le monde, et les gens qui étaient gentils envers lui devenaient ses amis. Sa vie était d’une simplicité remarquable, sa philosophie consistait à aimer et à ne pas déranger.
Quand il est arrivé au village, on l’a d’abord trouvé fort sympathique. Il n’incommodait personne et discutait avec qui voulait bien d’une conversation avec lui, et très vite il devint connu de tous.
On donna à l’aimable fou un emploi, et un logement qu’il payait toujours en avance. Il était irréprochable.
Après quelques mois, beaucoup furent étonnés qu’il ne se fût pas encore fiancé. Certains émirent même l’hypothèse qu’il était un de ces hommes qui aime les hommes. Le bruit se propageant comme il le fait au village, la rumeur atteint bien les oreilles du curé. Celui-ci le fit rester un moment après la messe, pour l’interroger.
- Mon enfant, commença-t-il, pourquoi ne fiancerais-tu pas la petite Marie-Claire, fille d’honorables cultivateurs, pour fonder famille ?
- Mon père, répondit-il, j’irai la voir, et si amour il y a entre nous deux, je la fiancerai.
Le fou courtisa la jeune Marie-Claire avec une remarquable subtilité. Il y alla à sa façon, en approchant lentement sa famille et son cercle d’amis, pour ne pas la déranger. Après près d’un an, il la connaissait assez pour être son ami le plus cher. Mais elle refusa de se fiancer, ne ressentant pas d’amour pour lui. Alors que notre fou, lui, était malade d’elle. Il pleura sa peine à tous les soirs, pendant presque trente jours, dans son logement, sans déranger.
L’aîné du village se questionna à son sujet, et compris très vite son problème. Il attendit la fête nationale pour lui parler.
Le fameux 23 juin, le fou rencontra l’aîné, qui prit la parole.
Mon petit, dit-il même, j’ai remarqué que tu ne buvais pas.
- Je préfère être sobre, le gens sous l’effet de l’alcool perdrent la raison et deviennent dérangeant.
- Et, tu me sembles sans ambitions : Tu ne manifeste pas d’intérêt pour un emploi important, tu te contente de la même vie qu’à ton arrivée.
- Et bien, Monsieur, je ne cherche pas à être le plus riche, l’argent n’est pour moi pas symbole de bonheur. Et l’ambition nuit généralement à autrui.
- Sages paroles. Tu dois puiser ta sagesse dans de nombreux livres.
- En fait, Monsieur, je n’aime pas lire. Je trouve l’activité ennuyante, et tirer sa connaissance de la littérature peut sembler hautain pour les autres.
- Alors, tu dois être un homme de voyage.
- Non, Monsieur. Je n’aime pas voyager, puisque je n’aime pas forcer les gens à m’accueillir. En fait, je n’aime pas forcer les gens à faire quoi que se soit.
- C’est bien ce que je croyais, petit. Tu ne fais rien, tu as peur de déranger. Tu n’as pas de cran. Tu ne trouveras donc jamais fiancée.
Et l’aîné s’en alla. Et les rumeurs voyageant à la vitesse qu’elles voyagent au village, bien vite tous apprirent le verdict de l’aîné. Mais même malgré les pressions, malgré son éternel célibat, il refusa de changer. Les gens le dirent fermé de ne rien vouloir essayer. Il proclama alors que c’étaient les gens qui étaient fermé de ne pas respecter ses choix.
C’est depuis qu’on le surnomme le fou.
Le fou avait la réputation d’être sociable et aimé. En amitié il était facile ; il était gentil avec tout le monde, et les gens qui étaient gentils envers lui devenaient ses amis. Sa vie était d’une simplicité remarquable, sa philosophie consistait à aimer et à ne pas déranger.
Quand il est arrivé au village, on l’a d’abord trouvé fort sympathique. Il n’incommodait personne et discutait avec qui voulait bien d’une conversation avec lui, et très vite il devint connu de tous.
On donna à l’aimable fou un emploi, et un logement qu’il payait toujours en avance. Il était irréprochable.
Après quelques mois, beaucoup furent étonnés qu’il ne se fût pas encore fiancé. Certains émirent même l’hypothèse qu’il était un de ces hommes qui aime les hommes. Le bruit se propageant comme il le fait au village, la rumeur atteint bien les oreilles du curé. Celui-ci le fit rester un moment après la messe, pour l’interroger.
- Mon enfant, commença-t-il, pourquoi ne fiancerais-tu pas la petite Marie-Claire, fille d’honorables cultivateurs, pour fonder famille ?
- Mon père, répondit-il, j’irai la voir, et si amour il y a entre nous deux, je la fiancerai.
Le fou courtisa la jeune Marie-Claire avec une remarquable subtilité. Il y alla à sa façon, en approchant lentement sa famille et son cercle d’amis, pour ne pas la déranger. Après près d’un an, il la connaissait assez pour être son ami le plus cher. Mais elle refusa de se fiancer, ne ressentant pas d’amour pour lui. Alors que notre fou, lui, était malade d’elle. Il pleura sa peine à tous les soirs, pendant presque trente jours, dans son logement, sans déranger.
L’aîné du village se questionna à son sujet, et compris très vite son problème. Il attendit la fête nationale pour lui parler.
Le fameux 23 juin, le fou rencontra l’aîné, qui prit la parole.
Mon petit, dit-il même, j’ai remarqué que tu ne buvais pas.
- Je préfère être sobre, le gens sous l’effet de l’alcool perdrent la raison et deviennent dérangeant.
- Et, tu me sembles sans ambitions : Tu ne manifeste pas d’intérêt pour un emploi important, tu te contente de la même vie qu’à ton arrivée.
- Et bien, Monsieur, je ne cherche pas à être le plus riche, l’argent n’est pour moi pas symbole de bonheur. Et l’ambition nuit généralement à autrui.
- Sages paroles. Tu dois puiser ta sagesse dans de nombreux livres.
- En fait, Monsieur, je n’aime pas lire. Je trouve l’activité ennuyante, et tirer sa connaissance de la littérature peut sembler hautain pour les autres.
- Alors, tu dois être un homme de voyage.
- Non, Monsieur. Je n’aime pas voyager, puisque je n’aime pas forcer les gens à m’accueillir. En fait, je n’aime pas forcer les gens à faire quoi que se soit.
- C’est bien ce que je croyais, petit. Tu ne fais rien, tu as peur de déranger. Tu n’as pas de cran. Tu ne trouveras donc jamais fiancée.
Et l’aîné s’en alla. Et les rumeurs voyageant à la vitesse qu’elles voyagent au village, bien vite tous apprirent le verdict de l’aîné. Mais même malgré les pressions, malgré son éternel célibat, il refusa de changer. Les gens le dirent fermé de ne rien vouloir essayer. Il proclama alors que c’étaient les gens qui étaient fermé de ne pas respecter ses choix.
C’est depuis qu’on le surnomme le fou.
Un billet signé Nicolas
3 manifestation(s):
Tu t'es inspiré d'Alex là ?
Mon cher théoricien, ça serait gentil de ne pas nommer mes personnages ;). Le nommer va à l'encontre de mes valeurs (voir Le respect avec un petit r).
moi j'aime bien.
il a l'ai sympatique ce fou.
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